Corse : Motion en faveur de l’État de Palestine
La majorité des groupes de l’Assemblée de Corse, à l’exception de la droite, ont adopté tard vendredi une motion déposée par la présidente autonomiste Marie-Antoinette Maupertuis en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine.
Dans ce texte intitulé « Soutien au peuple palestinien et violations du droit international par l’État israélien dans la bande de Gaza », l’Assemblée de Corse déclare reconnaître l’existence de l’État de Palestine, « conformément aux résolutions antérieures de l’ONU », et souligne « l’urgence de mettre en œuvre une solution politique fondée sur la coexistence de deux États souverains, garants du respect des intérêts politiques, collectifs et confessionnels d’Israël et de la Palestine ».
La motion a été votée par les groupes Fa Populu Inseme (majorité), Core in Fronte (nationalistes indépendantistes) et Avanzemu (nationalistes). Elle dénonce également « les actes génocidaires perpétrés à l’encontre de la population palestinienne » et rejette « l’utilisation des bases militaires corses (notamment celle de Solenzara, en Haute-Corse) et sardes pour des interventions contraires aux droits humains universels », comme l’a précisé Marie-Antoinette Maupertuis sur le réseau social X.
Les élus insulaires appellent en outre le gouvernement français à « suspendre toute livraison d’armes, de munitions ou de matériel militaire à l’État d’Israël tant que ce dernier poursuit des opérations contraires au droit international ».
L’initiative a été saluée samedi sur X par plusieurs élus de La France insoumise (LFI). « Reconnaissance de l’État de Palestine par la Corse : merci de faire ce que Macron est incapable d’assumer ! (Et fière de mes origines !) », a écrit Manon Aubry, eurodéputée, évoquant son grand-père corse, militant socialiste.
D’autres élus insoumis, dont Thomas Portes, Ugo Bernalicis, Éric Coquerel et Manuel Bompard, ont également relayé et salué la démarche.
À l’opposé, Nicolas Battini, fondateur du parti nationaliste identitaire Mossa Palatina et proche de Marion Maréchal, a vivement critiqué la motion. « De nombreux Corses entretiennent des liens étroits avec la seule démocratie du Moyen-Orient. Dans ce contexte, le vote de l’Assemblée de Corse relève d’un nouvel acte de soumission à l’islamo-gauchisme rampant en Europe. L’emploi du terme +génocidaire+ s’inscrit dans la rhétorique des Frères Musulmans et de Rima Hassan. Le tiers-mondisme mène inévitablement à cette dérive », a-t-il fustigé sur X.
Avec AFP